Le 18 mars 1990, peu après minuit, le plus grand vol d’art de l’histoire des musées américains se produisit au musée Isabella Stewart Gardner de Boston. Treize œuvres, estimées à 500 millions de dollars, sont dérobées par deux hommes déguisés en policiers. Profitant des festivités de la Saint-Patrick, ils dupent les gardiens avec un faux mandat d’arrêt, les menottent et les enferment au sous-sol. Ils désactivent ensuite l’alarme et choisissent minutieusement les œuvres, emportant notamment Le Concert (1663-1666) de Vermeer et Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée(1633) de Rembrandt.
Les voleurs sont d’abord aperçus vers 0h30 par des fêtards près du musée. Les agents de sécurité en service sont rapidement neutralisés par les faux policiers. Les cambrioleurs passent ensuite 81 minutes dans le musée, leur parcours étant retracé grâce aux détecteurs de mouvements. Ils dérobent plusieurs œuvres, endommageant certaines en les découpant de leurs cadres
Les voleurs sont passés à côté d’autres œuvres de grande valeur sans les saisir choisissant à l’inverse, certains objets relativement sans valeur tel que le gu chinois ou encore le fleuron d’aigle. La sélection des œuvres et la manière brutale dont les voleurs les ont manipulé amène les enquêteurs à conclure que ces derniers n'étaient pas des spécialistes chargés de voler des pièces spécifiques.
À leur départ, ils emportent les cassettes vidéo des caméras extérieures et les données des détecteurs de mouvements, mais laissent le disque dur contenant les enregistrements. Les agents de sécurité sont retrouvés menottés au sous-sol plusieurs heures plus tard, marquant la fin de ce cambriolage spectaculaire.
Le lendemain matin, la stupéfaction est générale. En 1994, une rançon de 2,6 millions de dollars est demandée anonymement, mais sans suite. De nombreuses hypothèses émergent, allant de la mafia locale à des gangsters corses ou même des émissaires du Vatican. En 2013, le FBI affirme avoir identifié les coupables, des truands locaux aujourd’hui décédés. L’affaire demeure irrésolue, et une récompense de 10 millions de dollars est offerte pour toute information menant à la récupération des œuvres.
Les cadres vides des peintures volées restent accrochés à leurs emplacements respectifs à la fois en hommage aux œuvres disparues et dans l'espoir de leur retour.
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